"To Be Straight With You" du DV8 Physical Theatre : un spectacle choc contre l'homophobie

Je reviens à l'instant de la première de "To Be Straight With You" du DV8 Physical Theatre de Lloyd Newson, à la Maison des Arts de Créteil. Une claque magistrale.
Le spectacle, qui mêle danse et théâtre, met en scène de vrais témoignages recueillis par Newson et son équipe en Angleterre.
Dans une vingtaine de tableaux, les danseurs donnent corps à ces mots durs et tranchants émanant de victimes d'agressions homophobes, mais aussi d'intégristes religieux ou de militants des droits LGBT, entre autres. Il y est beaucoup question de religion et d'homosexualité, d'homophobie intériorisée ou encore de conflits entre minorités ethniques.
Le travail du chorégraphe et de la compagnie autour de la parole - authentique, brute - est sidérant de justesse et ne se perd jamais dans des élucubrations poétiques inutiles. Sons, éclairages, incrustations numériques, l'ensemble du dispositif scénique est en parfaite osmose avec l'interprétation des danseurs/comédiens, tous absolument parfaits.
"To Be Straight With You", c'est une invention de chaque instant, comme cet homme qui saute à la corde de plus en vite et qui fait penser à un papillon essayant de s'échapper, en vain. Ou encore cette femme rabbin de 70 ans qui virevolte comme un derviche tourneur et qui s'inquiète du caractère destructeur de la religion, la comparant à une décharge électrique.
Le spectacle est en anglais non surtitré (un résumé en français est distribué à l'entrée), mais franchement, ce n'est pas un problème.
Attention, il ne reste plus que trois représentations jusqu'à samedi, donc : courez-y ! Et ça ne coûte que 10 euros !