samedi 6 septembre 2008

Edvige : la mobilisation contre le fichier s'amplifie

Le mouvement de protestation contre le fichier Edvige (lire notre post du 17 juillet dernier) a pris une ampleur décisive depuis une dizaine de jours. Il semble que la trêve estivale soit définitivement terminée et que politiques et médias se soient enfin réveillés sur le sujet.

Avec Libération jeudi dernier et Le Monde dans son édition de dimanche-lundi, on ne compte plus les journaux, télés et radios qui ont fait leur une sur ce fichier de plus en plus contesté. À ce jour, 784 organisations, partis, syndicats, et plus de 115 000 personnes ont signé la pétition pour le retrait du fichier à l'initiative du collectif Non à Edvige. Des chiffres impressionnants. En juillet, on comptait une trentaine d'organisations et environ 20 000 personnes signataires.

Treize recours ont été déposés en Conseil d'État. Le fichier a été créé par un décret du 27 juin 2008 - suite à l'insistance de la CNIL d'ailleurs, car le ministère de l'intérieur ne souhaitait pas que la création du fichier soit rendue publique (!). Le Conseil d'État devrait rendre sa décision fin décembre.
La Place Beauvau, insensible à la bronca, demeure droit dans ses bottes, répétant qu'Edvige ne fait que reprendre le fichier des renseignements généraux (RG) créé en 1991. En oubliant de mentionner au passage des différences notables et inquiétantes, comme cette notion de "trouble à l'ordre public" ou l'abaissement à l'âge de 13 ans des personnes susceptibles d'être fichées (18 ans pour l'ancien fichier des RG).
Comme le dit Hélène Franco du Syndicat de la magistrature dans Le Monde, "en tant que magistrat, j'ignore ce que veut dire une telle expression [“personnes susceptibles de troubler l'ordre public”] : elle est si floue qu'elle autorise toutes les dérives."
Ajoutez à cela une autre inquiétude : l'extension des données fichées à la santé et à la vie sexuelle. Les explications de Gérard Gachet, porte-parole du ministère de l'intérieur, sont édifiantes : "Il sera interdit, par exemple, de mentionner la vie sexuelle d'un élu qui n'évoque jamais publiquement son homosexualité. Il sera en revanche possible de rédiger une fiche sur le responsable d'un mouvement qui défend les droits des homosexuels ou sur une association de malades qui participe à des intrusions violentes dans les préfectures." (Le Monde). Vous voilà rassurés ?
La mobilisation continue, le collectif devrait se réunir le 9 septembre prochain.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

http://www.dailymotion.com/video/x6oxsr_edvige-salope-chanson-de-bon-ton_news

Voici l'adresse du clip Edvidge, a matter de toute urgence ;)

Gilles