dimanche 27 avril 2008

Jean-Daniel Cadinot est mort

On a appris la nouvelle via Gay Porn Times, l'un des blogs de référence sur le monde du porno gay. Jean-Daniel Cadinot, 64 ans, est mort d'une crise cardiaque le 23 avril dernier. Assez étonnant de constater que la France, le pays du réalisateur, n'a pipé mot sur cette triste nouvelle, et que l'hommage vient des États-Unis. Sur ce même blog, de grands noms du X gay US comme Chi Chi LaRue ou Michael Lucas, se sont empressés de laisser des commentaires pour dire combien l'œuvre de Cadinot a été importante pour eux. D'ailleurs, à plusieurs reprises, le fondateur de French Art avait été récompensé outre-atlantique, un fait rare pour un réalisateur européen, a fortiori français. Cadinot le pionnier (il démarre sa carrière de cinéaste au début des années 80 après être passé par la photo), mais aussi Cadinot l'iconoclaste (lire l'ultime message de son blog intitulé "Ma révérence"). Je ne suis pas un grand fan de ses films (leur côté franchouillard m'a souvent agacé), mais il faut reconnaître au maître un vrai style, une persévérance hors du commun. Un Jean-Pierre Mocky du cul en quelque sorte. Les Américains ont Jim French, le fondateur de Colt, nous nous avons Cadinot. On peut en être fiers.

Un nouveau mix en ligne : "A Taste of Happiness"

Avec le retour du soleil, j'ai eu envie de faire un mix house soulful & uplifting, avec plein de dames qui chantent. Avec de vrais morceaux de Hercules & Love Affair, Quentin Harris, Dennis Ferrer ou encore Franck Roger dedans. À écouter dans le player Babybear Mix. Enjoy.

samedi 26 avril 2008

Cindy Sander, l'idole des gays ?

Mon ami Christophe, journaliste reporter d'images, m'envoie cette photo de lui avec Cindy Sander ainsi qu'un lien vers une vidéo (voir la vidéo ici) qui mêle les images de Pink Narcissus et le son de "Papillon de lumière", le single de la Cindy.
On est complètement folle.

jeudi 24 avril 2008

Pas de chronique Nouvelle Star cette semaine

Désolé. Je n'étais pas devant ma télé, retenu ailleurs. Je vous conseille vivement de lire le compte-rendu du toujours excellent Xavier sur son blog Folk Furieuse. La semaine prochaine, je serai à Baltard (backstage, rassurez-vous), ma chronique sera donc un peu différente. À suivre…

lundi 21 avril 2008

"Hard Candy", le nouvel album de Madonna ? Des tueries et… un certain ennui

Il ne faut pas se fier aux premiers singles extraits des nouveaux albums de Madonna (bon, à part "Music"). Le "4 Minutes" en duo avec Justin Timberlake, matraqué depuis quelques semaines jusque dans le moindre Marché U, n'a pas changé la face de la musique, loin de là, mais attention à ne pas vendre la peau (tirée) de la Ciccone avant de l'avoir tuée.
Voici quelques impressions sur les onze autres titres de son onzième album studio, le mal nommé "Hard Candy" - on ne voit pas du tout ce qui est à la fois sweet et hard dans cette nouvelle livraison… à part la voix ultra sucrée de Mado (plus girlie à presque 50 ans que du temps de "Holiday") et ce design de pochette d'un goût douteux (la nouvelle croûte d'Amanda Lear ?). Il y a des têtes qui sont tombées depuis chez Warner ?
1. Candy Shop
Huit morceaux sur 12 sont produits par Pharrell Williams, et on aurait aimé qu'il s'occupe de la totalité de l'album tellement les contributions du tandem Timberlake/Timbaland sont faiblardes à côté du toucher de génie de PW. "Hard Candy" aurait gagné en unité, Mado aurait tenu un vrai concept (comme pour "Music" ou "Confessions…"). Ils ne foutent vraiment rien au marketing chez Warner… So, Pharrell ouvre le bal avec un titre honnête (de légères réminiscences princières période "Around The World In A Day"), et surtout, cette tonalité funk-electro qui va contaminer toute la suite… ou presque.
2. 4 Minutes
On passe. Lire plus haut.
3. Give It To Me
Ce sera je crois le 2ème single. Mmmouais… Trop gentillet, sautillant, over-sucré. Le meilleur reste à venir. Mais jusque là, on s'ennuie un peu.
4. Heartbeat
Madonna groove un peu plus, mais on a l'impression d'entendre le nouveau Nelly Furtado… alors que c'est Pharrellou qui produit (on n'y comprend plus rien !).
5. Miles Away
Et une petite guitare sèche pour l'ex-country girl (mais on préfère quand c'est celle de Mirwaïs), du refrain tubesque à reprendre en chœur, mais on attend encore le morceau qui va nous empêcher de bailler en mangeant des Danette saveur brownie (très dur)…
6. She's Not Me
Ah, ça y est ! Les choses sérieuses commencent. Basse d'inspiration Chic, violons Philly Sound, claps funky : Pharrell a mis davantage le bordel dans ses algorithmes et nous livre un pur moment disco-funk (sous-traité par Metro Area ?) qui breake au milieu façon Abba et se termine electro-progressive ! L'ecsta de Pharrell commence à faire effet. On approuve.
7. Incredible
Tentative d'electroïser ce qu'il y a de plus pop ("True Blue" ?) chez Madonna. Le résultat est intéressant, expérimental, un peu foutraque. Le morceau le plus Daft Punkien de l'album.
8. Beat Goes On
ATTENTION TUERIE ! Dès les premières mesures d'un beat à vous réveiller Aimé Césaire, on sait qu'on est face à un tube puissance 10000000, groovy, pétillant (Mado, parfaite, chante comme sur un titre de Sister Sledge). Ajoutez là-dessus un rap du toujours parfait Kanye West et l'affaire est faite. MAIS C'EST CE TITRE QU'IL FALLAIT SORTIR EN PREMIER SINGLE !!! Madonna aurait soufflé tout le monde, la planète entière aurait dansé, le Pape aurait sucé le dalaï-lama, les Chinois feraient du patin à roulettes chez Carrefour, bon j'arrête.
9. Dance 2night
ATTENTION TUERIE ! Enchaînée, comme ça ? Oui ! Tempo ralenti, mais on reste dans la même veine disco-funk. Pharrell a biberonné son Cameo au chocolat et son Shalamar à la fraise. On retrouve la Madonna des années 80, comme si elle avait chanté sur un titre de Loose Joints. Ultra jouissif. Qu'on donne immédiatement ses deux titres à remixer à Frankie Knuckles, Quentin Harris ou Dennis Ferrer ! Mado, réveille-toi, envoie bouler tes remixeurs progressive house à la con, écoute ce qu'à fait Knuckles avec le "Blind" de Hercules & Love Affair ! Madonna, tu écoutes encore de la musique, hein ? Ya encore quelqu'un au marketiiiiiing ? (écho)
10. Spanish Lesson
Espagnolade largement inutile. Réécouter "La Isla Bonita" un dimanche de pluie.
11. Devil Wouldn't Recognize You
Ballade poussive avec quasiment des chants corses au mitan. Et c'est là qu'on se rend compte qu'il manque une vraie chanson lente et lacrymale sur cet album. Rendez-nous "Live To Tell" !
12. Voices
Une rythmique façon "Unfinished Sympathy" de Massive Attack… mais la grâce en moins. Trop de synthés, trop de voix, trop de cloches. D'ailleurs l'album se termine comme ça, par des cloches. Et ya vraiment un truc qui cloche.

Le tout est à vérifier par vous-mêmes, dans les bacs, le 25 avril.

mercredi 16 avril 2008

Nouvelle Star 2008 : ça chauffe dans le jury !

Un tapis rouge, un orchestre, une ambiance "tenue de soirée", des crooners sur scène… et le jury qui s'engueule ! Le prime de ce mercredi 16 avril était paradoxalement plus rock n'roll que celui de la semaine dernière placé sous le signe du… rock. C'était un peu "Dédé contre tous" le retour. À plusieurs reprises, André Manoukian, l'ancien, fut en désaccord total avec les nouveaux du jury. On était de son côté lorsqu'il s'est mis en colère pour défendre Lucile, toute en fragilité cristalline avec son interprétation de "La vie en rose" (voir la vidéo ici). Cette Lucile est de plus en plus intéressante, on le disait ici même la semaine dernière, avec son univers un peu Tim Burtonien. Et on était encore d'accord avec Dédé quand il a émis de sérieuses réserves sur Thomas et son "Bitter Sweet Symphony" pas très en verve. Depuis plusieurs émissions, on a du mal à voir ce qui plaît chez ce Thomas qui n'est pas souvent juste côté voix. C'est finalement Julien (alias Julien Clerc période "Hair") qui a été éliminé (lors de sa prestation sans relief, on avait l'impression qu'il était pressé d'en finir), même si on aurait bien vu Sian prendre le même chemin, tellement elle faisait chanteuse de bal sur son "I Will Survive" ni disco, ni funk, so rien quoi. Enfin, mention spéciale à Cédric et à son swing impeccable sur "I've Got You Under My Skin" de Frank Sinatra (voir la vidéo ici). Et merci à Manoukian d'avoir rendu à César… en rappelant qu'on doit cette magnifique chanson à Cole Porter. En prime time, ça fait toujours plaisir. Bon, pour une fois, on ne parlera pas des chouchous Benjamin (mais quelle beauté !) et d'Amandine (mais quelle voix !), puisqu'on aura tout le temps d'en gloser encore pendant de nombreuses semaines…
À la semaine prochaine.

vendredi 11 avril 2008

Un nouveau mix en ligne

Je viens de mettre en ligne 60 minutes du mix que j'ai réalisé à la dernière Yes Sir aux Bains le 5 avril 2008. À écouter dans le player Babybear Mix. Enjoy !

jeudi 10 avril 2008

Nouvelle Star 2008 : un prime pour rien ?

Ils étaient dix au départ… ils sont dix à l'arrivée. Quel suspense ! C'est quoi cette nouvelle règle du joker que la prod nous a sortie ce soir ? Elle est où la compète ? Donc, le fadasse Kristov a été repêché par le jury grâce au fameux joker, l'énooooorme nouveauté de cette saison, joker que nous ne reverrons plus car il ne peut être utilisé qu'une seule fois. Tu m'étonnes, un truc aussi dément, faut l'utiliser avec parcimonie les gars, c'est du lourd. Merci au jury de l'avoir torpillé dès sa naissance, comme ça on peut passer à autre chose.
Ca gueulait beaucoup ce soir sur la scène de Baltard, pas mal de fausses notes et de grimaces comme chez le dentiste. C'était une spéciale rock ("Amoureux solitaires", c'est rock ? Ah bon…), et on a assisté aux massacres de deux titres disco ("Dancing Queen" et "Où sont les femmes ?") : la réponse de M6 au prime "hommage" à la disco de samedi dernier sur TF1 ? Nos chouchous sortent toujours du lot : Amandine plus Janis Joplin que jamais, et ce branleur de Benjamin, de plus en plus beau (ce petit blouson en cuir et cette dégaine un chouia négligée, waouw). Benjamin était également au programme de la plus belle prestation de la soirée, son duo avec Siân sur le "Purple Rain" princier était d'une belle tenue (voir la vidéo ici). Même si Jules a offert un show d'une grande maturité sexuelle pour son âge (sur "Miss You" des Stones), cette coupe Claude-François-Sagan, c'est vraiment pas possible. Moi je dis qu'il faut se méfier de cette petite Lucile : son côté lutin tombé du sapin de Noël nous avait jusqu'alors plutôt agacé, mais il faut avouer que son énergie très Cyndi Lauper est de plus en plus séduisante. Elle est moderne, aurait dit Marianne James. Cette gamine peut exploser dans les semaines à venir. Si tu nous lis Lucile, reprend "She Bop" (voir la vidéo ici), un titre au sous-texte à peine caché sur la masturbation féminine… même si la prod va sûrement te dire : "euh, tu préfères pas True Colors ?".
À la semaine prochaine.

lundi 7 avril 2008

My Top 10 / April 08

  • Jimpster : Got A Hold On Your Soul (Original Mix) (Freerange Records) La deep house toujours aussi précise et classe de l'un de mes artistes préférés.
  • Son Of Raw : A Black Man In Space (Original Mix) (Objektivity) Master Dennis Ferrer a encore frappé : un disque pro-Obama ?
  • Sébastien Léger : Jaguar (Original Mix) (Mistakes Music) Le classique techno d'Underground Resistance à peine transformé. Ultra efficace.
  • Ralf Gum feat. Diamondancer : All This Love For You (Rocco Main Mix) (Gogo Music) Je suis dingue des remixes de Rocco, le Français qu'il nous faut !
  • Scott Wozniak feat. Angelica Linares : Automatic (Scott Wozniak Vocal Mix) (Funk La Planet) On pense au titre de Prince du même nom : aussi moite et sexy.
  • Daphne : When You Love Someone (Club Mix) (Maxi Records) New York. 1993. La limo file sur la 5e avenue…
  • DJ Gomi feat. Yasmeen : Glad I Found You (Scott Wozniak Vocal Remix) (Blaze Imprints) Parce qu'on aime aussi chanter sur un dancefloor.
  • Spirit Catcher & Compuphonic : Dream Machine (Original Mix) (20:20 Vision) Une montée en puissance irrésistible. Danse, c'est du belge !
  • The Lost Men : The Return (Original Mix) (Drumpoet Community) Le label suisse à suivre de très très près. Tout y est excellent.
  • Swen Weber : Bassmann (Sweno N Redub) (Opaque Music) Percus entraînantes et synthés flippants : on adore.

vendredi 4 avril 2008

Tutoyer Sarkozy ? Et alors ?

Le Monde publie dans son édition du 4 avril 2008 les bonnes feuilles du "Président et moi", de Philippe Ridet (Albin Michel). Et c'est avec un certain malaise que l'on parcourt ces lignes. Ridet, journaliste au Monde, a suivi le candidat Sarkozy dans sa course à l'investiture suprême, il continue aujourd'hui avec le Président du même nom. Dans le passage publié par le quotidien, il est beaucoup question du fait que le journaliste et l'homme politique se tutoient. La manière dont Ridet raconte la chose nous laisse pantois. Extraits : "Je sens bien qu'il faut que je m'explique et que je ne pourrai pas longtemps différer le sujet. Oui, je tutoie le président de la République (je ne suis pas le seul) et, oui, je suis journaliste. S'expliquer : le mot est mal choisi. Se justifier ? Pire encore. Il n'y a rien à justifier, c'est ainsi, un point c'est tout. Il y a juste à dire les choses, sans hystérie ni contrition […]. Je n'avais pas été brutalisé ni mis en demeure d'accepter ce tutoiement sous peine d'être écarté. Il était venu dans la conversation, je ne l'avais pas refusé. Cela me paraissait, comment dire... impoli. Oui, c'est cela, mal élevé. Je n'ai ni la force d'âme ni une assez haute opinion de mon métier pour m'émouvoir que l'on me tutoie." Waouh ! Voilà un homme qui ne s'embarrasse pas d'une quelconque réflexion sur la nature de son métier. Ses limites, sa déontologie. C'est assez dégoûtant de voir à quel point l'obscénité sarkozienne a gagné des pans entiers de la société française, d'autant plus dangereuse quand elle touche ceux qui sont censés délivrer une information impartiale. On me rétorquera que je suis un grand naïf, je répondrai : halte au cynisme. Je connais la fascination pour le pouvoir. Il se trouve que mon père, ancien journaliste-caméraman à France 2, a "couvert" pendant de nombreuses années les voyages officiels de Mitterrand et de Chirac. Difficile de garder la bonne distance quand vous avez en face de vous de pareils "monstres". Mon père me raconte souvent avec quelle professionnalisme Mitterrand repérait en un rien de temps sa caméra dans la foule pour lui offrir THE image qui allait faire l'ouverture du 20 heures. Mais jamais eux comme lui n'auraient imaginé une seule seconde une telle familiarité, une telle connivence. Chacun son boulot. Résister le plus possible à tout ce manège ne fait-il pas partie du travail de journaliste ? Un peu plus loin, Ridet raconte qu'avant de raccrocher avec Sarkozy, ce dernier lâche un "Je t'embrasse". La messe est dite. La seule question qui importe est : où se situe le journaliste dans ce capharnaüm dégoulinant de sentimentalisme ? Nulle réponse dans le passage publié (je n'ai pas lu la totalité du livre de Ridet). Circulez, y'a rien à expliquer !

Samedi je serai la plus poilue pour aller danser

Yes Sir, c'est ce samedi aux Bains comme d'hab'. Aux platines, Binomio (de Mad Bear… à Madrid), mon adorable Sex Machine et votre serviteur. Venez faire un tour de piste…

mercredi 2 avril 2008

Nouvelle Star 2008 : premières déceptions

Ce mercredi soir, c'était le premier prime à Baltard… avec déjà son lot de déceptions. Julie, qui nous a offert une très belle version du "L.O.V.E." de Nat King Cole, totalement maitrisée, avec une superbe maturité vocale : out ! Scandale. Manoukian, qui était le seul à avoir voté "rouge", était une nouvelle fois à côté de la plaque (cliquer ici pour revoir la prestation de Julie). À côté de ça, le public a accordé ses faveurs à la prestation ratée de Kristov : quand le pauvre bêlait "Help meeeeee", on souffrait pour lui. Grosse déception également pour Cindy, éliminée, qui semblait traîner des pieds pour chanter "Divine idylle" de Vanessa Paradis (on la comprend). À l'after-prime de W9, la jolie brunette cachait à peine sa colère, expliquant qu'elle n'avait pas choisi cette chanson. Il faudra qu'on nous explique un jour qui choisit les chansons. L'imposture Ycare a customisé à sa façon "Le chanteur" de Balavoine, transformant certaines paroles. Ainsi, "les nouvelles de l'école diront que j'suis pédé" est devenu "les nouvelles de l'école diront que j'suis cinglé". Censure ? Ycare ou la chaîne ? Mystère. Quand on connaît le nombre de gays qui regardent "Nouvelle Star", ça fait doucement sourire. À part ça, Manœuvre est toujours aussi divin, avec un sens de la formule impeccable. Les jeunes générations vont découvrir un mec génial, il va devenir (si ce n'est déjà fait) LA star de 2008 dans les cours de récré. Enfin, mes favoris cette année : Amandine et Benjamin (pour revoir le frisson Amandine, cliquer ici). Ces deux-là sont au-dessus de la mêlée, je les vois direct en finale.
À la semaine prochaine.
P.S. : messieurs de la prod', on pourrait remettre un peu de r'n'b et de groove dans cette émission, please ? Le rock et les mèches longues, ça va cinq minutes…

Têtu et Thomas Doustaly, la fin… d'une époque ?

C'est Rue89.com qui sort l'info (lire la brève ici) : Doustaly, actuel directeur de la rédaction de Têtu, serait sur le départ. Oh la la…

mardi 1 avril 2008

François Sagat par David Armstrong

Le très chic magazine australien doingbird publie dans son nouveau numéro une série de photos de François Sagat par David Armstrong. Un shooting réalisé à New York l'été dernier, nous nous étions d'ailleurs croisés là-bas à ce moment-là. Nous avions parlé de sa carrière, François commençait à en avoir assez du porno, c'était du Sagat pur jus, quoi : parfois rieur, parfois bougon, souvent mélancolique. Les clichés d'Armstrong reflètent bien cet état d'esprit. Beaucoup de gens pensent que Sagat fait la gueule parce qu'il se croit supérieur, mais ils se trompent. C'est un garçon timide, qui doute beaucoup de lui, qui a construit un personnage extraordinaire pour à la fois se libérer, exprimer ses pulsions, ses désirs, mais qui à certains moments lui sert aussi de carapace. Montrer, pour cacher. C'est tout le paradoxe du bonhomme : plus il nous en montre, plus il semble nous dire "je ne suis pas celui que vous croyez". C'est ce qui m'a fasciné dès le départ chez lui, ce mélange de dureté apparente et de fragilité intérieure, une construction qui veut déconstruire. Sagat est le pur produit de son époque : le corps marchand, multi-exposé, sexualisé à outrance… et toute la vulnérabilité qui en résulte. Ce n'est pas un hasard s'il adore Britney Spears. Ce n'est pas seulement un truc de folles. Comme elle, il livre au monde YouTubisé (www, le wild wild world) des "pieces of him". Sagat essaye depuis peu de sortir de ça je crois. Sa décision d'arrêter le X va dans ce sens. Il veut tenter d'autres choses (il tourne en ce moment dans les clubs avec un show qui prend le contre-pied des performances X traditionnelles), mais les pédés sont-ils prêts à voir autre chose que sa bite et son cul ? Pas sûr… J'avais bien aimé la série de photos qu'il avait faites pour le styliste Bernhard Willhelm :

Ce personnage de "Superfag", freaky doll fétichisée, disait avec humour son statut d'icône à la fois adorée et détestée. Comme quand on est gamin et qu'on se fait une joie d'habiller et de martyriser une Barbie au corps trop parfait.