Samedi, c'est la fête du poil !

À noter dans vos agendas : Yes Sir… I Can Boogie, la soirée électro-bear, c'est ce samedi 2 février, aux Bains Douches (7 rue du Bourg l'Abbé, Paris 3e), à partir de 23h30. Aux platines, votre serviteur en warm-up (jusqu'à 1h30 environ) puis Sex Machine et Fürst'n. Du bon son, les plus beaux poilus de la capitale, et pour les fumeurs invétérés, un nouvel espace dédié : mais que demande le peuple ?!

Heath Ledger, l'inoubliable Ennis du Secret de Brokeback Mountain est mort

C'est avec une immense tristesse que l'on vient d'apprendre la mort de l'acteur australien Heath Ledger, 28 ans. Son corps a été retrouvé sans vie dans son appartement de Manhattan. On parle d'une overdose. On se souviendra longtemps de sa présence magnétique dans le Secret de Brokeback Mountain d'Ang Lee, aux côtés de Jake Gyllenhaal. Sale temps pour la jeune génération des acteurs hollywoodiens puisque la semaine dernière, on apprenait la disparition de Brad Renfro, excellent comédien lui aussi, qu'on avait notamment apprécié dans Bully de Larry Clark. Brad avait 25 ans et ses problèmes avec la drogue avaient défrayé la chronique. Il est mort à L.A. dans des conditions mystérieuses. Bad bad news…

Britney Spears ou la (lente) mort en direct

J'ai eu le déclic quand j'ai vu les images de la chanteuse se rasant entièrement la tête, s'offrant aux photographes et aux cameramen, bras en croix, comme si elle jetait son corps en pâture. On aurait dit un simulacre de suicide en live. À ce moment-là, je me suis dit, fini de rire, tout ceci va très mal se terminer. Le monde n'attend que ça : la mort de Britney Spears, si possible devant des caméras, et encore mieux en direct. "Sauvez Britney!" titraient les affiches de pub de Public il y a quelques jours avec une monumentale dose d'hypocrisie. Et puis il y a cet article sur liberation.fr qui raconte que les proches de Britney sont très inquiets à son sujet, lui prédisant un destin à la Lady Di. Il y a même une radio de Detroit qui a lancé un jeu où il fallait pronostiquer la date de son décès. Mille dollars à la clé. Sur le site whenisbritneygoingtodie.com, devinez là aussi la date de sa mort, et vous gagnez une PS3. "You want a piece of me" chante la blonde sur son dernier album… comme si elle était déjà chez le médecin légiste. Prévoyez donc dans les semaines ou les mois à venir un grand mea culpa des médias : "sommes-nous allés trop loin ?". Des plateaux télé larmoyants animés par Paul Amar avec psys et sociologues expliquant l'ultime dérive de la société du spectacle. Les artistes diront que c'est la faute aux paparazzi, les paparazzi celle des médias, les médias celle du public, le public celle des artistes. Il y aura des fans effondrés devant la maison de Britney, un joli générique scintillant et dramatique sur CNN ("Britney : the end"), un CD hommage avec un titre inédit de Justin, un film retraçant sa vie avec Lindsay Lohan dans le rôle de la star martyre… Tout ça est tellement prévisible.

Mono + Otra = Mona ?

Une partie de l'équipe de Guys & Dolls (Mo + Nick V and friends) lance Mona, une nouvelle soirée gay & more à la Java (105, rue du Fbg du Temple, Paris 10). Communication très low-key (on ne connaîtra pas les noms des guest DJs à l'avance, pas de flyers, etc.), l'idée est de faire jouer son réseau et de faire monter la sauce petit à petit. So underground ! Souhaitons-leur bonne chance. La première c'est le samedi 2 février… juste en face de Yes Sir aux Bains (c'est malin).

Dancefloors de droite

L'autre jour, alors que nous nous lamentions sur l'état du clubbing parisien, le DJ Nick V me racontait cet anecdote. Il est allé récemment faire un tour dans le 8e, où il ne met jamais les pieds pour sortir. Et bien les clubs étaient pleins, ça faisait la fête partout ! Je lui fais alors remarquer que cela colle parfaitement avec la droite bling-bling, la fameuse droite décomplexée, qui est méga contente en ce moment, alors elle s'éclate. La droite chaudasse comme le titrait Technikart il y a quelques mois. Quand Sarkozy a été élu, papa a fait la fête au Fouquet's, tous ses fistons et leurs supers copains de rallye au Showcase. Et depuis, c'est cuite sur cuite, toutes Rolex dehors. Nick était dépité, mais je lui expliquais aussi que c'est dans ces grands moments de gerbe que les résistances s'organisent, que les mouvements alternatifs émergent. À nous de créer le clubbing du minoritaire.
Ce mercredi 16 janvier (pour les VIP) et ce jeudi 17 janvier (pour le reste), inaugurations du Social Club, ex-Triptyque. Le programme est alléchant, espérons que l'endroit ne sera pas investi par les troupes du nain sauteur.

Hervé Gauchet est mort

J'ai retrouvé cette photo signée François Rousseau parue dans le n°26 (juillet-août 98) de Têtu. Hervé est le quatrième en partant de la gauche. Hervé, graphiste, illustrait notamment les couvs du guide Têtu +, quand il existait encore. Je le connaissais peu mais j'ai l'image d'un éternel jeune homme d'une extrême gentillesse. Je me souviens de lui à KABP, backstage, observant notre petit manège, le sourire aux lèvres. Dans ce même numéro de Têtu, quand on lui demandait pourquoi il n'avait pas de boyfriend en ce moment, il répondait : "Précisément, je suis trop populaire, tout le monde m'adore et veut être mon ami. Mais je crois que c'est parce que je suis un survivant, je transporte pas mal de choses qui ont à voir avec le sida. En plus, je deviens de plus en plus romantique, à la limite du nunuche." Et de terminer par ces mots : "Il faut rigoler malgré tout." Sur la photo, le quatrième en partant de la droite, c'est Philippe Krootchey, qui nous a quittés en 2004. Pensées.

Une vidéo de La Chocha : souvenirs, souvenirs…

Anna La Chocha m'a envoyé cette vidéo qu'elle avait réalisée il y a… ouh… je préfère ne pas le dire. C'est dans sa série des fausses pubs et on a l'impression que j'ai 12 ans et 1/2. Enfin presque. On reconnaît dans le film, Patrick Thévenin, Aline Afanoukoe et Catherine Attia. C'est tourné à Bastille, j'étais à Nova à l'époque…
Cliquez ici pour voir la vidéo

Première party sans tabac mais avec un putain de DJ

6h16. Dimanche matin. Je rentre à l'instant de la Yes Sir aux Bains. J'ai dans les oreilles au casque un morceau démentiel que l'un des DJ - Pistol Pete (photo) - a joué : "Starchaser", de Martin Brodin. Un track de tech house qui m'a donné une de ces pêches ! Avec Mathias, on dansait dessus comme des folles, à faire nos mouvemements groovy ;-) Ce Pistol Pete, quel amour ! Son set était "fucking brilliant" ! Quand je le lui ai dit, il m'a fait son sourire de gamin anglais hyper charmant ("oh really ?!"). Il a mixé torse nu, les bras en l'air avec le public, super heureux, il rentrait bien dans le son, un mix carré, un peu rough, mais sexy en même temps. On adore ! On veut qu'il revienne fissa ! Pete est un danseur, un clubbeur, ça se sent quand il joue. Il aime bouger son petit cul - so cute. On veut cette énergie à Paris ! À part ça, première soirée sans tabac, les gens tiraient un peu la tronche, normal, mais ils vont s'y faire, dans un mois, on n'en parlera déjà plus. Des poumons sans goudron, c'est mieux pour danser.

Faut-il s'installer à Berlin ?

Je reviens de Berlin et une fois de plus, comme au retour de Madrid il y a un mois, Paris me semble désespérément fade. J'étais à Berghain pour le 31 (ma deuxième expérience de ce club) et c'était tellement dément. La grande salle vibrait aux sons d'une techno mentale qui vrillait les corps et les têtes. En haut, au Panorama Bar, la meilleure musique du monde, as usual. Aaron Carl était là. House, garage, deep house, minimale, un mélange incroyable de styles, dans la foule aussi, où les cuirs croisaient les fashions, et tout ça se tient. Ca marche. En fin de matinée, la neige tombait sur la ville, alors les organisateurs ont ouvert les volets du Panorama Bar, les gens faisaient "ooh !" et ils les ont tout de suite refermés, parce que la party continuait encore longtemps. Très très longtemps. J'ai croisé ce merveilleux Nick V, le meilleur DJ de Paris, au moment où le DJ passait "I'm Your Brother" de Round One, un classic so deep. Frissons. Grosse émotion. J'étais heureux. Nick était heureux. Tout le monde était heureux. Des moments pareils, on n'en vit plus à Paris. Mes derniers souvenirs de partage aussi intenses, ça remonte à KABP. Et ça fait un bail. Il faut faire quelque chose, je n'arrête pas de gonfler mes amis avec ça, mais je reste persuadé qu'à Paris il y a plein de clubbeurs esseulés qui n'attendent que ça. Vibrer à nouveau.