mardi 1 avril 2008

François Sagat par David Armstrong

Le très chic magazine australien doingbird publie dans son nouveau numéro une série de photos de François Sagat par David Armstrong. Un shooting réalisé à New York l'été dernier, nous nous étions d'ailleurs croisés là-bas à ce moment-là. Nous avions parlé de sa carrière, François commençait à en avoir assez du porno, c'était du Sagat pur jus, quoi : parfois rieur, parfois bougon, souvent mélancolique. Les clichés d'Armstrong reflètent bien cet état d'esprit. Beaucoup de gens pensent que Sagat fait la gueule parce qu'il se croit supérieur, mais ils se trompent. C'est un garçon timide, qui doute beaucoup de lui, qui a construit un personnage extraordinaire pour à la fois se libérer, exprimer ses pulsions, ses désirs, mais qui à certains moments lui sert aussi de carapace. Montrer, pour cacher. C'est tout le paradoxe du bonhomme : plus il nous en montre, plus il semble nous dire "je ne suis pas celui que vous croyez". C'est ce qui m'a fasciné dès le départ chez lui, ce mélange de dureté apparente et de fragilité intérieure, une construction qui veut déconstruire. Sagat est le pur produit de son époque : le corps marchand, multi-exposé, sexualisé à outrance… et toute la vulnérabilité qui en résulte. Ce n'est pas un hasard s'il adore Britney Spears. Ce n'est pas seulement un truc de folles. Comme elle, il livre au monde YouTubisé (www, le wild wild world) des "pieces of him". Sagat essaye depuis peu de sortir de ça je crois. Sa décision d'arrêter le X va dans ce sens. Il veut tenter d'autres choses (il tourne en ce moment dans les clubs avec un show qui prend le contre-pied des performances X traditionnelles), mais les pédés sont-ils prêts à voir autre chose que sa bite et son cul ? Pas sûr… J'avais bien aimé la série de photos qu'il avait faites pour le styliste Bernhard Willhelm :

Ce personnage de "Superfag", freaky doll fétichisée, disait avec humour son statut d'icône à la fois adorée et détestée. Comme quand on est gamin et qu'on se fait une joie d'habiller et de martyriser une Barbie au corps trop parfait.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Comme quoi, il suffit de demander...
Merci à toi!
;-)

Anonyme a dit…

J'adore François Sagat

Anonyme a dit…

Ce mec est tout simplement magnifique, seuls les jaloux le critiquent !